Réalisé en partenariat avec I 49 au plâtrier d’intervenir plus tôt, par tranchesde deux appartements, en mobilisant moins de Un facteur majeur compagnons », explique Emmanuel Malandain. de prévention Le chef d’entreprise insiste surtout sur les pro- Yves Chassagne, OPPBTP grès duleanen termes de communication : « Bien souvent, sur les chantiers, les entreprises Le lean est aussi un levier de prévention sur le chantier : ne se parlent plus, et chacun a pris l’habitude de « Cette démarche implique une meilleure préparation, faire son travail dans son coin. Grâce au planning un chantier plus propre, et permet de façon globale collaboratif, le dialogue reprend, le maçon sait de réduire l’écart entre ce qui est prescrit et ce qui quand l’électricien doit incorporer et prend ses est réellement réalisé sur le chantier », argumente dispositions pour couler son béton juste après. Yves Chassagne, responsable d’opération méthodes On prend du temps en amont pour tout planifier constructives à l’OPPBTP, qui est partenaire de la FFB sur ses chantiers pilotes réalisés en lean .(2) en détail, mais après, les réunions de chantier « Avec une telle approche, on réduit la part d’improvisation sur le chantier, le fait servent à l’ajustement et durent une demi-heure de s’affranchir des règles en vigueur et donc de s’exposer à des risques. » Le préventeur au lieu d’une demi-journée. » ajoute que, selon les statistiques dont on dispose, une grande partie des accidents du travail est imputable à des problèmes de flux non maîtrisés, qu’il s’agisse de chutes VERS UNE RESPONSABILISATION lors de travaux en hauteur, d’écrasement par des engins de chantier ou de manutention « HORIZONTALE » inadaptée de matériaux trop lourds. Or le lean prend en compte ces différents aspects : Enfin, une telle démarche est aussi un progrès le « plan d’installation dynamique du chantier » ne fait pas autre chose que de délimiter sur le plan humain. En effet, le lean chantier précisément les zones et les modes de stockage, et de séparer par un marquage au sol transfère les responsabités,li h labituelement les circulations dédiées aux engins et celles dédiées aux compagnons, sans que celles-ci concentrées par les conducteurs de travaux, vers se croisent. Avec de telles mesures, les compagnons ne sont plus gênés dans leur toutes les forces vives, des chefs de chantier aux progression et ne rencontrent pas d’obstacles susceptibles de provoquer des accidents. Autre exemple, la bonne organisation du stockage et la mutualisation des livraisons, chefs d’équipe et aux compagnons, dont les pro- depuis l’arrivée du camion jusqu’à l’utilisation de l’ascenseur de chantier, peuvent aussi positions sont écoutées et même sollicitées pour réduire de manière significative les manutentions et les distances parcourues par jour, améliorer l’ergonomie de leur poste de travail. pour une meilleure prévention des troubles musculo-squelettiques. Il en résulte une responsabilisation « horizon- « En définitive, le lean change radicalement la prévention sécurité sur le chantier, tale », qui valorise le rôle de chacun dans la réa- car les mesures ne sont plus imposées de l’extérieur par des contrôles, mais deviennent lisation durojet. Pour Emmanuel Malandainp , partie intégrante du professionnalisme des compagnons », se félicite Yves Chassagne. le bilan dece premier chantier leanest plus En toute logique, il n’y a pas de « responsable lean » comme il peut y avoir un que positif: « J’estime que mon entreprise a responsable sécurité chargé des contrôles, puisque la prévention est désormais partagée et portée par tous les acteurs du chantier. Reste maintenant à définir des indicateurs fiables et massifs pour pouvoir mesurer efficacement les gains apportés par le lean dans ce domaine. « Un planning pour anticiper les tâches à réaliser » Dominique Rioual, Le Teuff Électricité Obtenir une meilleure coordination entre l’entreprise et le chantier : voilà ce que Dominique Rioual, conducteur de travaux chez Le Teuff Électricité, qui emploie 32 salariés à Lanester (Morbihan), attendait du lean. Après une formation-action sur le sujet, proposée par la FFB Bretagne, il est à l’origine de changements importants dans son entreprise : auparavant, les chefs d’équipe indiquaient chaque matin à leurs hommes les travaux à réaliser, sans vision sur l’ensemble du chantier ; avec le lean, un planning est établi avec les tâches à réaliser sur les quatre semaines à venir. Résultat : l’entreprise a toutes les remontées d’information pour préparer les opérations, commander les consommables ou louer les matériels à l’avance. « Avant le lean, il n’était pas rare de devoir revenir sur le chantier pour reprendre une partie de l’installation, et nous avions souvent des phases de reprise de béton décalées dans le temps, explique-t-il. Aujourd’hui, tout est mieux préparé et souvent bien réalisé du premier coup, avec des délais beaucoup mieux respectés et sans stress. Un vrai progrès. » >>> RD ©