12 I Grand témoin BÂTIMÉTIERS n°55 Juin 2019 Michel Berthellemy, plâtrier Perpétuer et transmettre les gestes du métier Plâtrerie d’art, plâtre sur lattis bois, voûtes corniches, rosaces... Michel Berthellemy a pratiqué toute sa vie les techniques traditionnelles du plâtre. Dans le cadre d’un partenariat organisé par le Grand Poitiers, il est parti les enseigner en Argentine, où elles ont disparu, afin de restaurer dans les règles de l’art le patrimoine historique de la ville de Santa Fe de la Vera Cruz. «Le plâtre, il faut le sentirsous les doigts. C’estun peu comme la pâtedu pain pour le bou-langer. » MichelBerthellemy exprimed’Amérique. Il n’y avait que le plâtre tradi-tionnel. « C’est un métier où il y a des sensa-i de la technique, raconte-t-il.tions, mais aussSelon la pression atmosphérique et la qualitéde l’eau, êleplâr ne predpasdelaten mmefaçon. Il faut bien trois ans pour vraimentvingt salariés. « Quand on travaillait encore, on réalisait dix pavillonstout en traditionnelpar mois : on montait les cloisons en briquesde plâtre (tout au fil à plomb !), on faisait lesarrondis, les plafonds… On travaillait aussisur des belles maisons traditionnelles du là tout le doigté qu’exigent les gestes tra-diapprendre le métier. Je le sais bien : j’ai forméPoitou, avec des corniches, on refaisait des tionnels du plâtrier. Un métier qu’il a exercé18 apprentis pendant toutes ces années. »plafonds sur lattis en châtaignier dans des toute sa vie, en commençant comme apprentiLui-même a exercé son savoir-faire d’abordchâteaux… » dès l’âge de 12 ans, « à l’époque où l’on travail-comme salarié, dansdes entreprises aux lait à la tâche, se souvient-il, si on ne travail-quatre coins de la France, puis comme arti- Aujourd’hui,si le travail du « vrai plâtre » lait pas, on n’avait rien, et si on faisait unesan, avant de transformer son entrepriseest devenu l’exception dans son activité, erreur, on refaisait à nos frais le week-end ».individuelle en SARL, Plâtre Carrelage etMichel Berthellemy cultive aussi souvent Pendant les vingt premières années de sonTradition, à la fin des années 1990. Implantéeque possible les gestes du métier, en parti- activité, les plaques de pltre n’avaient pasâà Nieuil-l’Espoir (Vienne), à une vingtaine deculier sur des chantiers de rénovation de encore déferlé en France, en provenancekilomètres de Poitiers, elle a compté jusqu’àmaisons anciennes dans le centre de Poitiers. Retrouvez-nous sur www.ffbatiment.fr