BÂTIMÉTIERS n°55 Enveloppe I 27 Juin 2019 récupérer quelques éléments de décoration Plutôt que de construire un d’origine, quasiment intacts. Un spécialiste a pu en réaliser des moulages, que nous avons pastiche s’inspirant du château, utilisés pour reconstituer la totalité des élé- ce qui aurait alourdi l’esthétique ments décoratifs de la façade. » de l’ensemble, nous avons conçu « SANS VANITÉ NI FAIBLESSE » un ouvrage résolument contemporain, Complémentaire de cette minutieuse reconsti- en référence à la symbolique ésotérique tution, l’enduisage a demandé quant à lui un fin maçonnique. travail de préparation. « L’état de dégradation Jean-Pascal Clément, architecte avancée du support nous a conduits à en purger une grande partie, mais nous devions avancer avec délicatesse car certains éléments étaient en suffisamment bon état pour être conservés », temps, dessiné la structure métallique du bar- treuil motorisé – combinée à un palonnier précise Gérard Chiocchia. Une fois purgé, le dage selon un calepinage très précis correspon- muni de ventouses, habituellement employé support devait être réenduit : « Sur les trois dant à la forme pyramidale de l’enveloppe, par les vitriers, afin de respecter la précision couches d’enduit de base, nous avons appliqué précise Gérard Chiocchia. L’architecte souhai- centimétrique du calepinage. » deux couches de badigeon de chaux afin de tait par ailleurs que les panneaux soient dispo- donner tout à la fois de la patine et de l’éclat à sés en quinconce à 45° et en opposition afin de UNE RÉNOVATION PATRIMONIALE la façade. » Inauguré en juin 2018 par le grand créer des effets de lumière à même d’animer la Deux mois après l’achèvement de cette pre- maître de la GLDF, Philippe Charuel, et le maire façade. » Or, les notices d’installation fournies mière phase, le façadier entamait la seconde, de Marseille, Jean-Claude Gaudin, le château par le fabricant n’autorisaient pas une telle avec une équipe spécialisée constituée de six Saint-Antoine peut désormais accueillir de configuration. « Grâce à un travail précis de compagnons. « Nous avonsbasculé dans un grandes manifestations, maçonniques ou non. justification, nous avons finalement obtenu autre monde, celui de la rénovation patrimo- Toutes sont placées sous la devise séculaire de la l’accord de l’industriel pour utiliser ses pan- niale », se souvient Gérard Chiocchia. Bien que famille de Robien – « Sans vanité ni faiblesse » – neaux selon notre cahier des charges. » Une le bâtiment ne soit ni inscrit ni classé au titre inscrite sur le blason ornemental surplombant fois cette conception inédite validée, restaient des monuments historiques, le maître d’ou- l’entrée du châteauet… restauré par l’entreprise à poser les quelque 700 m de plaques de2 vrage souhaitait néanmoins en reconstituer à Générale de Façades, évidemment ! J ciment teinté en noir dans la masse. L’entreprise l’identique la façade à l’italienne, en se basant a pour cela eu recours à la mécanisation. « Les notamment sur des photographies d’époque. dimensions et poids importants des panneaux Balustres, corniches, blasons… la totalité des en savoir plus (2,3 m de large et 4 m de long) ont conduit notre ornementations d’origine devait être retrouvée. UNEEF-FFB (Union nationale des entrepreneurs équipe, composée d’un chef d’équipe et de Mais comment procéder, alors que le bâtiment d’enduits de façade), tél. : 01 40 69 51 69, quatre compagnons, à utiliser une chèvre – un était en ruine ? « Par chance, nous avons pu www.uneef.ffbatiment.fr RHOLNESIE LEHCIM © SEDAÇAF ED ELARÉNÉG ©