BÂTIMÉTIERS n°55 réalisé en partenariat avec 53 Juin 2019 construite. Pour la surélévation elle-même, la RÉGLEMENTATION SISMIQUE EN CAS D’INTERVENTION SUR UN BÂTIMENT EXISTANT réglementation distingue trois cas en fonction de la surface nouvellement créée. Si elle est Zone de Catégorie Travaux Réf. techniques sismicité dmportance’i inférieure à 50 m desurface thermique,il2 faudra appliquer les exigences de la réglemen- 1 I à IV Très faible – – tation thermique de l’existant dans sa version > 30 % de SHON créée « élément par élément » qui impose des per- 2 IV EC 8-1(1) formances minimales pour les produits (iso- Faible > 30 % de plancher supprimé à un niveau lants, menuiseries, etc.) et équipements actifs > 30 % de SHON créée EC 8-1(1) II > 30 % de plancher supprimé à un niveau ou PS-MI(2) (système de production d’eau chaude sanitaire, 3 de chauffage, etc.) mis en œuvre. Si la surface Modérée III > 30 % de SHON créée se situe entre 50 et 100 m, il faudra respecter2 > 30 % de plancher supprimé à un niveau EC 8-1(1) IV une partie des exigences de la RT 2012, notam- > 30 % de SHON créée EC 8-1(1) ment le coefficient Bbio, qui concerne la II > 30 % de plancher supprimé à un niveau ou PS-MI(2) qualité du bâti, la surface totale des baies qui 4 III > 20 % de SHON créée doit être supérieure ou égale à 1/6 de la surface Moyenne > 30 % de plancher supprimé à un niveau EC 8-1(1) habitable, ou encore la mise en œuvre d’un IV > 20 % de contreventements supprimés système de régulation pour le chauffage. Ajout d’équipement lourd en toiture Enfin, si la surface créée en surélévation > 30 % de SHON créée EC 8-1(1) II > 30 % de plancher supprimé à un niveau ou CP-MI(2) excède 100 m, il faudra appliquer la RT 20122 dans sa totalité, notamment concevoir les 5 III > 20 % de SHON créée Forte > 30 % de plancher supprimé à un niveau (1) équipements de chauffage et d’eau chaude > 20 % de contreventements supprimés EC 8-1 sanitaire de manière à respecter une consom- IV Ajout d’équipement lourd en toiture mation d’énergie primaire de 50 kWh/m/an,2 comme dans le cas d’un bâtiment neuf. (1) Accélération a à considérer = 60 % de l’accélération réglementaire.gr (2) Sous réserve de respecter le domaine d’application du référentiel technique en considérant la zone sismique directement inférieure « Atteindre les performances énergé- >>> à celle du zonage réglementaire. Surélévation de grandes dimensions en métal Pour augmenter la surface de plancher du Carré Michelet, à Paris - La Défense, immeuble de bureaux de 38 000 m en structure poteaux poutres en béton, le maître d’ouvrage a fait le choix2 d’une surélévation composée de trois niveaux supplémentaires, dont un en béton et deux en charpente métallique. Le choix du métal a permis à la fois de limiter les descentes de charges sur le bâtiment – même s’il a fallu renforcer les fondations existantes, ainsi que les éléments porteurs verticaux servant d’appuis à la charpente métallique – et de réaliser le projet des architectes : pour alléger les lignes du bâtiment, les deux niveaux supérieurs de la surélévation en charpente métallique (4 600 m au total) sont réalisés en attique, c’est-à-dire séparés du bâtiment porteur2 par un joint creux. « Ce joint creux crée une façade en retrait au 8 niveau du bâtiment, avece une suppression des porteurs verticaux, ce qui oblige à suspendre les planchers du 9 niveau, avece un porte-à-faux de 7 m, ce qui n’est réalisable qu’en charpente métallique », explique Guillaume Ranchin, directeur de projet chez Gagne (Le Puy-en-Velay, Haute-Loire), l’entreprise de construction métallique qui a réalisé l’ouvrage. Pour l’entreprise, cette ossature métallique complexe de 643 tonnes, qui associe performance technique et rendu esthétique, a représenté un gros travail d’ingénierie : 13 500 heures d’études sur une durée de neuf mois. Après démolition de la partie haute du bâtiment, puis renforcement de la structure existante, les éléments de charpente ont été hissés puis assemblés au sommet de l’immeuble, le plancher bas de l’attique étant réalisé en panneaux bois CLT (Cross laminated timber : bois lamellé-croisé) pour faire office de diaphragme de contreventement. L’autre point délicat du projet a été la réalisation d’une paroi double peau sous appréciation technique expérimentale (Atex). « Cette double façade vitrée de 1 600 m en intérieur et de 2 300 m en extérieur, qui ne s’applique que sur deux des niveaux2 2 suspendus en attique, est un ouvrage hors NF DTU qui a exigé la mise au point d’un procédé de fixation spécifique des cadres aluminium portant les vitrages », précise Guillaume Ranchin. Ce procédé permet d’inclure des stores entre les deux vitrages, et ainsi de garantir la luminosité des espaces de travail, tout en maîtrisant les apports solaires, pour optimiser la conception bioclimatique et la consommation énergétique de la surélévation. ENGAG ©